Dans mon billet du 3 juillet, je vous disais que nous reviendrons sur d'autres surcharges des receveurs, notamment sur celles répertoriées sous les n° A-12 à A-14 au catalogue Yvert et Tellier des fiscaux 2016.
Je vous avais précédemment indiqué que la nomenclature des surcharges des receveurs reprenait peu ou prou celle du catalogue Forbin 1937. Dans ce catalogue, ces timbres A-12 à A-14 y étaient répertoriés sous les n° 40 à 42.
Les auteurs du catalogue 2016 ont fait figurer cette annotation à la suite du n° A-14 (page 60) : " Créée à Coucy-le-Château, cette surcharge est inexplicable sur les valeurs autres que A-11 ".
Voyons cela ensemble, en commençant par la surcharge A-11 que voici :
20 centimes + 5 centimes en sus, cela est parfaitement conforme au nouveau tarif ; souvenons-nous en effet que l'instruction du 25 août 1871 autorisait les comptables publics à modifier les timbres en leur possession par les mentions suivantes :
" Cinq centimes en sus " pour la quotité à 20 centimes ;
" Deux décimes en sus " pour les autres quotités.
Donc en toute logique les autres valeurs A-12 (50 centimes), A-13 (1 fr. 50) et A-14 (3 francs) auraient dû être surchargées " Deux décimes en sus " et non 5 centimes en sus comme indiqué au catalogue.
Rendons justice à l'administration de Coucy-le-Château (ou pour être plus précis à celle de Laon, circonscription administrative dont dépendait le bureau de Coucy-le-Château) , les bonnes mentions ont été surchargées sur les quotités autres que celles à 20 centimes. En voici la preuve avec cet exemplaire :
Annulation du bureau 681 (Coucy-le-Château)
Le même exemplaire figure dans la collection Janton déposée au CAEF. Il est accompagné de deux autres surcharges identiques sur les timbres à 50 centimes et à 1 franc.
Ce qui nous amène à affirmer ceci :
- le n° A-12, 50 centimes brun avec surcharge " 5 centimes en sus " n'existe pas. Il s'agit en réalité du n° A-60 :
N° A-60
Vous m'objecterez que le n° du bureau n'est pas lisible et qu'il faudrait donc me croire sur parole. C'est juste. Mais fort heureusement, je dispose d'une illustration (provenance collection Francis D.) qui va conforter notre propos :
A-60 avec annulation du bureau 681 (Coucy-le-Château)
- le n° A-13 lui non plus n'existe pas, il s'agit en réalité du n° A-61 (illustré ci-dessus sur la valeur à 1 fr. 50)
- le n° A-14 est un mystère ; je ne l'ai jamais vu, mais on peut raisonnablement penser, si tant est qu'il existe, qu'il ne comporte pas une surcharge " 5 centimes en sus " mais celle adéquate " Deux décimes en sus ". Dans ce cas, il devrait figurer après le n° A-61. (Remarque : de la même manière nous ne connaissons pas cette surcharge sur la quotité à 2 francs).
- comme signalé supra, cette surcharge " Deux décimes en sus " existe sur le timbre vert à 1 franc. Redonnons-lui alors la place qui lui convient, juste après le n° A-60.
Pour conclure, ces surcharges ont été réalisées à Laon et utilisées par ce bureau et les bureaux environnants dont celui de Coucy-le-Château.
Voilà donc, en ce dimanche ensoleillé, ces surcharges inexplicables... expliquées. (Et ce, jusqu'à preuve du contraire !)