Pendant l'entre-deux-guerres, la France devient une terre d'asile pour de nombreux réfugiés politiques fuyant les persécutions dont ils sont l'objet : Russes chassés par le bolchevisme, Italiens victimes du fascisme ou Arméniens opprimés par l'Empire ottoman puis, par la suite, dans les années 30, républicains espagnols et boucs émissaires du nazisme.

Des réfugiés politiques d'autres nationalités, auxquels on ne pense pas forcément de prime abord, sont également arrivés en France durant cette période, c'est le cas notamment des réfugiés géorgiens.

Bref retour historique : en février 1921, l'armée soviétique envahit la Géorgie dont l'indépendance vis-à-vis de la Russie avait été proclamée en mai 1918.

Le gouvernement géorgien et les principaux leaders politiques d'opposition de ce pays trouvent alors refuge en France. Ils sont suivis en 1924 par une nouvelle vague de réfugiés issus de l'insurrection nationale géorgienne contre l'armée d'occupation.

En 1933, le ministère français des Affaires étrangères autorise l'ouverture d'un Office des réfugiés géorgiens en France. Cet Office est chargé, sous l'égide de la Société des Nations, d'établir les documents administratifs nécessaires aux personnes originaires de Géorgie.

En 1938, la Société des Nations met en place le Haut-Commissariat pour les réfugiés. C'est dans ce contexte que furent préparés divers timbres fiscaux dont 3 destinés spécifiquement aux réfugiés géorgiens :

Ces timbres étaient destinés aux cartes d'identité des ayants-droit, sur la base d'un tarif annuel fixé à 5 francs or.

Ils ne furent jamais émis et constituent un témoignage méconnu sur les liens particuliers qui unissent, aujourd'hui encore, la Géorgie à notre pays.

PS : le site Colisee.org, consulté pour la réalisation de ce billet, propose une documentation incomparable sur de nombreux pays de l'Est.